Auneau-Bleury-Saint-Symphorien : Auneau
est une commune nouvelle française créée le 1er janvier 2016,
issue de la fusion des communes d'Auneau et de Bleury-Saint-Symphorien,
situées dans le département d’Eure-et-Loir, en région Centre-Val de Loire
Histoire
L'origine de
la ville remonte avec certitude au Moyen Âge mais son emplacement pourrait
avoir été occupé dès l'époque romaine et gauloise. Le berceau de la ville
semble avoir été localisé à Saint-Rémi où s'élève l'église bâtie sur la
fontaine sacrée des druides, un peu au nord-ouest du centre actuel.
Le donjon
féodal est élevé vers 1090-1100 par Hugues Ier Le Riche de
Gallardon, qui construit le deuxième château d'Auneau juste à côté du premier
(un fort carolingien, du VIIIe ou du IXe siècle ?,
à Vieille-Cour ; il ne subsiste du deuxième château que cette tour
cylindrique ; Le reste des bâtiments actuels correspond aux châteaux
ultérieurs, notamment le troisième, élevé par Bureau de La Rivière
dans la deuxième moitié du XIVe siècle, puis transformé par
Pierre d'Hariague au XVIIIe siècle ; site : place du
Champ de Foire, rive gauche de l'Aunay, près de l'Hôtel de Ville ; voir
plus bas des précisions sur l'église et la tour).
En août 1392,
en route vers la Bretagne où il doit châtier Jean IV et Pierre de Craon,
Charles VI
fait étape à Auneau où son bien-aimé et féal le marmouset
Charles Bureau l'accueille : ils l'ignorent encore, mais quelques jours
après se déclenchera la folie du roi dans la forêt du Mans, prélude à
la subite disgrâce de Bureau de La Rivière orchestrée par ses ennemis, les
oncles du roi, qui reviennent en force et profitent désormais de l'incapacité
de leur royal neveu.
Les seigneurs d'Auneau
Les seigneurs
d'Auneau appartiennent d'abord à la famille de Montlhéry
(assimilée à une branche cadette des Montmorency),
puis par mariage aux Le Riche de Gallardon :
Thibaud File-Étoupe
(vers 970-1031 ; il serait un fils et un frère cadet de Bouchard Ier
de Bray et de Bouchard II ou Ier le Barbu de Montmorency)
< (père possible de Milon de Bray : son existence est mise en
doute par certains ; en fait il pourrait être non pas le fils mais le
gendre de Thibaud ; dans ce cas son propre père serait Guy de La Ferté-Milon, prévôt du prieuré de Chevreuse) < Gui Ier de
Montlhéry (v. 1015-1095), x Hodierne de Gometz
< Béatrice de Montlhéry,
dame d'Auneau en fief de Rochefort, sœur de Milon qui
continue les sires de Montlhéry, et de Guy le Rouge
qui poursuit les sires de 'Rochefort,
mariée d'abord à Hervé Ier Le Riche seigneur de Gallardon (1037-1092) [puis au sénéchal Anseau de Garlande
(1069-vers 1118) ?, à moins que la femme du sénéchal Anseau soit plutôt
une nièce de Béatrice, fille de Guy le Rouge et porteuse du même nom ; en
tout cas les Garlande puis leurs descendants Montfort,
Dreux et Roucy,
assureront la suite des seigneurs de Rochefort jusqu'à Isabelle de Roucy
ci-dessous]
- < Hugues Ier Le Riche
de Gallardon († 1101), fils de Béatrice et d'Hervé Ier Le Riche ; et
ses frères Garin et Guy Ier-II († après 1135, seigneur d'Auneau) <
Josselin/Joscelin Ier Le Riche, fils de Guy < (Hugues de Maulette ?) < Josselin II, cité
jusqu'en 1166, fils ou petit-fils de Josselin Ier < Guy II-III, cité
jusqu'en 1210, frère de Josselin, Geoffroy chanoine de Chartres, Jean
de Verville
et Denonville, Guillaume et Thibaut ;
x Isabelle < quatre Guy (de III-IV à VI-VII) semblent alors se succéder
de père en fils, époux respectifs d'une Clémence, d'une Hélissende, de
Létice de Montigny (-le-Bretonneux ?),
enfin de Marguerite de Pontchevron (de
la même famille que Guillaume de Pont-Chevron mari d'Agnès du Donjon et
sénéchal de Nîmes et de Beaucaire en 1278-80, et que Jeanne de
Pont-Chevron femme de Gibaud Ier de St-Vérain de La Celle à la fin du XIIIe
siècle) < Marguerite Le Riche, dame d'Auneau, et de Rochefort
par achat vers1370-1380 à sa lointaine cousine Isabelle comtesse de
Roucy ci-dessus : elle épouse vers 1365 le marmouset
Charles (aussi dit Jean : par confusion avec son père Jean II ou
son frère aîné Jean III-IV ?)
Bureau III
de La Rivière († 1400 ;
conseiller-chambellan de Charles V)
- < Charles II de La
Rivière, fils de Marguerite et de Charles Bureau, † vers 1429-32, comte de
Dammartin par son premier mariage avec la comtesse
Blanche/Isabelle de Trie ; puis sa sœur Perrette,
† vers 1451-63, x Guy VI ou X de La
Roche-Guyon, † 1415 à Azincourt < Guy VII de La Roche-Guyon
< Marie de La
Roche-Guyon, † 1498, x 1° 1448 Michel d'Estouteville,
† 1469, et x 2° 1471 Bertin de Silly, † vers 1506 : < postérité
des deux mariages, dont Charles de Silly, † 1518, seigneur de La Roche-Guyon et Rochefort,
x Philippa
de Sarrebruck dame de Commercy
(-Château-Haut) et de Louvois <
Rochefort passe à leur fils cadet Jacques de Silly, damoiseau de Commercy
(1513-1570), sans postérité ; puis au damoiseau de Commercy Henri de
Silly (1551-vers 1589, neveu de Jacques en tant que fils du frère aîné de
ce dernier, Louis de Silly), comte de La Roche-Guyon, sire de Louvois,
seigneur d'Auneau en 1570-1579/80 (la sœur d'Henri, Catherine de Silly
ci-dessous, épouse François de Rohan-Gyé et continue
les princes de Rochefort).
- Vers 1580, Henri de Joyeuse
(1563-1608 ; comte du Bouchage,
duc de Joyeuse
vers 1590/92, maréchal de France
en 1595) acquiert la seigneurie-châtellenie (baronnie d'Auneau en
1603) (Catherine de Silly dame de Rochefort, sœur de Louis et Jacques
et tante d'Henri de Silly ci-dessus, était l'épouse de François de Rohan-Gié et la mère de
Françoise de Rohan-Gié, la première femme de François de Balsac
d'Entraigues : or François de Balsac était un cousin au 3° d'Henri de
Joyeuse, tous deux issus de Roffec II de Balsac
d'Entragues ; cette parenté pourrait-elle expliquer la
cession au futur maréchal de Joyeuse ?)
- Devenu veuf de sa femme
Catherine de Nogaret de La Valette épousée en 1581 et décédée en août
1587, Henri de Joyeuse quitte dès septembre 1587 le monde pour les ordres,
et vend Auneau à Philippe
Hurault comte de Cheverny
(1528-1599 ; chancelier de France
en 1583, seigneur baron de
Gallardon et d'Esclimont,
amant d'Isabeau Babou de La Bourdaisière ci-après). Puis Auneau
passe en août 1597, contre 90 000 écus, aux d'Escoubleau
de Sourdis d'Alluyes qui le gardent tout au long du
XVIIe siècle avant de le céder : François Ier d'Escoubleau, † 1602,
seigneur de Mondoubleau (achat
en 1593) et de Jouy, mari
d'Isabeau Babou de La Bourdaisière
dame puis marquise d'Alluyes (née vers
1551-1625 ; influente tante maternelle de Gabrielle d'Estrées,
Isabeau règle en janvier 1603 le solde définitif des acquisitions de
1587/1597 au cardinal-duc François de Joyeuse († 1615, frère du
maréchal-duc Henri), et obtient l'érection de la seigneurie-châtellenie
d'Auneau en baronnie en février 1603) < François
(1574-1628, cardinal-archevêque
de Bordeaux en 1599) ; puis son frère Charles, baron
d'Auneau dès 1612 à l'occasion de son mariage ? (1588-1666,
gouverneur de l'Orléanais, du Chartrain et du Blésois, marquis d'Alluyes, premier comte de Jouy en 1654 : comté cédé en 1664 à Antoine Daquin),
x 1612 Jeanne/Suzanne de Monluc-Montesquiou
de Foix-Carmain de Chabanais, fille d'Adrien et
arrière-petite-fille du maréchal de Monluc
< Charles-Paul, † 1690 ; puis son frère Henri, † 1712 : les
deux sans postérité...
- ... leur nièce Angélique
d'Escoubleau de Sourdis princesse de Chabanais (1684-1729, fille de leur
frère puîné François † 1707), épouse en 1702 François Colbert de
St-Pouange (1676-1719), maréchal de camp. Endettés, Angélique
et François Colbert doivent abandonner Mondoubleau vers 1712/1729, céder
Alluyes en 1708 à Jean de Gassion (fils de Pierre,
petit-fils de Jean
et petit-neveu du maréchal),
et vendre Auneau en 1719 à leur créancier Louis Doublet (de Persan)
seigneur de Breuilpont (né
vers 1665-1723, lié aux Orléans,
x 1697/98 Marie-Anne Legendre,
1677-1771, fille du fermier général François Legendre, éminente salonnière
française)...
- ... qui vend lui-même en
1722 à Pierre d'Hariague (1660-1735), fils de Pierre, secrétaire du Roi, x
Geneviève Du Perron de Courcelles (1786-1749) < Dominique, dernier
seigneur d'Auneau et de Voise († le 18 décembre
1789 ; x 1748 Charlotte d'Irumberry de Salaberry < Hermine
d'Hariague) (le frère cadet de Dominique, Pierre d'Hariague, seigneur
de Guibeville, président au Parlement de Paris,
x 1746 Emilie-Madeleine-Olympe Moreau de Nassigny nièce de Jean Moreau de
Séchelles ; le couple et leur fille Marie-Claude-Eulalie
sont guillotinés le 29 germinal an II/18 avril 1794 ; leur gendre
André-Charles de Bonnaire de Forges est guillotiné le 24 avril 1793, leur
petite-fille Marie-Charlotte de Bonnaire de Forges le 9 avril 1794, et
Charles-Victoire-François d'Irumberry de Salaberry, oncle maternel d'Hermine,
le Ier avril 1794 ; une autre petite-fille, Henriette-Charlotte de
Bonnaire de Forges épouse Jules-Paul
Pasquier de Coulans, frère
cadet du chancelier-duc Étienne-Denis :
deux fils d'Étienne Pasquier guillotiné le 1er floréal an II/20 avril
1794).
- La famille d'Hariague
remodèle le château, comme on l'a dit plus haut. Fiefs/seigneuries
associés : Voise, Adonville, Francourville, Oinville, Boinville-au-Chemin...
Le domaine d'Auneau, après 1789, revient à Hermine d'Hariague (1748-1828),
fille du dernier seigneur Dominique ci-dessus, x 1767
Charles-Jean-Théodose marquis de Moges-Buron
(1741-1810) < Charles-Théodose (1768-1836) x 1798
Amélie-Antoinette-Victorine de Broglie,
fille de Charles-Louis-Victor
prince de Broglie guillotiné le 27 juin 1794, fils du duc
Victor-François ci-après < Armandine de Moges x Alphonse-Gabriel-Octave
prince de Broglie-Revel, petit-fils du maréchal-duc Victor-François.
En 1810, Charles-Théodose de Moges et sa femme Amélie de Broglie vendent à
Charles-Jacques Chapelain de Séréville (1747-1826 ; x
Thérèse-Marie Negrone née en 1762) <
Charlotte-Thérèse-Elisabeth-Marie (1784-1861) x
Georges-Antoine-Gabriel-Thibault-Henri de Poilvil(l)ain marquis de Crenay, né en 1767, maréchal de camp :
sans postérité, ils désignent comme héritière de leur fortune leur fille
adoptive, Louise, nièce de Charlotte-Thérèse-Elisabeth-Marie (fille du
frère de cette dernière, Charles-Dominique-Marie Chapelain de Séréville,
né en 1785 et fils de Charles-Jacques et Thérèse-Marie ci-dessus ;
Louise (1821-97) x 1847 Louis-Ernest-Gustave de Sparre (1802-66),
petit-fils d'Ernest-Louis-Joseph comte de Sparre
et baron de Kronoberg).
Mais en 1834, vente à François-Guillaume Locré, qui vend en 1835 à Armand
Letavernier de La Mairie, qui cède à Marie-Antoinette Guillemeau de
Saint-Souplet x Amé-Ernest-Louis comte de Rutant (né en 1809 d'une famille
lorraine), qui vendent le 8 septembre 1860 à Jules-Ernest
Lescuyer d'Attainville (1809-82 ; député et président
du Conseil général du Var, x 1852 Marie Masséna petite-fille du maréchal).
Lors de la bataille d'Auneau,
le duc de Guise y
fit reculer les protestants le 24 novembre 1587.
Le 20 décembre
1830, le roi Louis-Philippe Ier
et sa famille vinrent à Auneau. C'est le député d'Eure-et-Loir, François-André
Isambert qui lui présentera une députation de la Garde
nationale de la commune, composée notamment de Brunet, maire,
Isambert, adjoint, Allain, juge de paix, Barbet, notaire et commandant de la
garde nationale, Rot, adjudant-major, Chenevière, capitaine, Pommereau,
lieutenant, etc.
Église Saint-Rém
Inscrit MH
(1967).
L'église est
érigée entre le XIIe et le XIIIe siècle à
l'emplacement du sanctuaire que les premiers chrétiens bâtirent près d'une
fontaine druidique à l'époque pré-normande.
De cette
fontaine ne subsiste aujourd'hui que les traces d'un bassin accolé au mur nord
de l'église. La fontaine Saint-Maur de Saint-Rémy d'Auneau était l'une des plus
importantes sources chartraines. Très populaire en Beauce jusqu'au début du XXe siècle
(de 7 000 à 8 000 personnes la fréquentent au XIXe siècle),
elle est le centre d'un important pèlerinage. Elle passait alors pour guérir
les paralytiques, les gouteux et les épileptiques qui s'y rendaient la veille
de la Saint-Jean.
Le cimetière
arbore un noyer d'Amérique
entremêlé, d'une hauteur de 22 m et d'une circonférence de 2,90 m
Tour d'Auneau
Inscrit MH
(1927)
Église Saint-Étienne
L'édifice, de
style néo-gothique, a été bâtie entre 1892 et 1895, afin de suppléer à l'église
Saint-Rémy, devenue trop excentrée avec le développement du bourg. Après la Seconde Guerre
mondiale, les vitraux des bas-côtés sont réalisés par les ateliers Lorin de Chartres. En 1981, sont mises
en place les deux roses au-dessus des portes latérales par le même atelier. En
1986, Michel Petit,
verrier à Thivars, réalise les vitraux de Saint-Charles-Borromée et de
Saint-François-d’Assise, ainsi que ceux des hautes fenêtres du chœur,
représentant sainte Cécile et saint Étienne, saint Rémy et sainte Clotilde
Autres lieux et monuments
Ancienne
Poste-Télégraphe.
- Jardin de la Préhistoire
d'Auneau : le jardin de la Préhistoire propose un parcours
archéologique et botanique à travers une roselière au bord de l'Aunay
(rive droite). Des panneaux présentent à la fois l'environnement naturel
et l'utilisation des plantes ainsi que les principaux résultats de la
fouille du site mésolithique et néolithique du parc du château d'Auneau. Des
reconstitutions grandeur nature (colonnes du temps, hutte mésolithique,
scène de chasse à l'aurochs, maison circulaire néolithique…) jalonnent le
parcours ;
- Ouvert en 1998 à Auneau,
le parc des Félins
a été transféré en septembre 2006 en Seine-et-Marne. Il s'agit d'un centre
d'élevage consacré aux félins et situé à l'origine dans le parc du château
d'Auneau.
Personnalités liées à la commune
Marie de La
Roche-Guyon (vers 1434-1498) dame d'Auneau ;
Léonor Jean Soulas (1696-1753), dit l'abbé
d'Allainval, auteur dramatique français dont la famille est établie à
Auneau ;
Jean Louis Charles
Bagnol dit, Bagniol (1774-1843), général français, y est né
le 7 mars 1774 ;
Maurice Fanon, chanteur (1929-1991), né à Auneau
Blason Auneau : deux écus accolés : 1
- de gueules à la bande d'argent, 2 - d'or à cinq cotices de gueules

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